[Attention, ce qui suit contient des SPOILERS, ne lisez pas si vous n'êtes pas à jour]
![]() |
Après un épisode fort en émotion consacré aux grounders la semaine précédente, cette semaine, nous avons eu le droit à un épisode entièrement du côté des skypeoples à Arkadia : Terms and Conditions (3x08).
J'ai longuement hésité sur la façon d'aborder l'épisode afin de mieux l'exploiter, mais aussi de l'exploiter le plus justement possible. Il me semblait que faire de façon chronologique manquait d'intérêt alors pour mieux parler de cet épisode, il faut tout d'abord distinguer trois groupes : Pike, Bellamy, Monty et compagnie (ceux qu'on appelle généralement les "méchants"), Kane, Miller, Harper, Sinclair, etc. (qu'on considère comme les "gentils") et Jaha, Raven et Jasper ("les fous").
Avant de commencer, je tiens à donner mon avis. Personnellement, j'ai adoré l'épisode et j'ai donc été très déçue de toutes les critiques émises. Son grand avantage réside dans le fait qu'il ne ressemble en rien à l'épisode précédent et quand bien même il manquait d'action par rapport à lui, il avait un attrait psychologique très intéressant. Pour tous ceux qui pensent que cet épisode ne sert à rien (oui, j'ai lu des commentaires de la sorte), que la pause aurait dû se faire avant lui, je vais donc vous montrer en quelques points que vous avez tord. Je dis en toute bonne foi. Évidemment.
Dans cet épisode en huis clos, une dynamique du plus dupe se met en place et montre à quel point les personnages jouent d'intelligence et de stratagèmes pour arriver à leurs fins. On peut comparer l'affrontement entre Pike et Kane à une bataille dans une guerre civile, parce que c'est en effet le cas : nous assistons à une véritable guerre civile qui sévit à l'intérieur d'Arkadia, avec les révolutionnaires contre les tyrans. Mais dans toute cette démarche de trahison, c'est à se demander si les "méchants" et les "gentils" sont bel et bien ceux qu'on pense.
Pour clarifier ce point de vue, il faut revenir sur une phrase importante prononcée par Pike : "The enemy is not in this camp. The enemy is out there." (3x04 - "L'ennemi n'est pas dans le camp. L'ennemi est dehors"). Or dans cet épisode, la dynamique se renverse et il en vient à changer de philosophie. Cependant, on constatera dans cet épisode qu'il n'est pas le seul à oublier ses idéaux au profit d'une cause floue. Attaquer les siens n'est plus inconcevable, c'est un devoir en tant que dirigeant que d'opprimer la résistance pour imposer le respect... et la paix.
![]() |
© voiceoftv.com |
Jusque là, Pike est un personnage antipathique pour le téléspectateur, mais qui a des convictions respectables bien qu'extrémistes. Sa logique de pensée est compréhensible, mais quelque peu limitée cependant. Il s'impose rapidement comme un dirigeant avec des idéaux et on sait pertinemment que son désir premier est de protéger son peuple, même s'il est ignorant. Il incarne à la perfection l'homme européen du temps des conquêtes, pensant à une supériorité d'une race sur l'autre, et ayant droit sur des terres qu'il convoite. Il fait donc une parfaite satyre des colons.
Si l'épisode débute sur une demande des grounders de leur livrer Pike, ce dernier ne réagit pas à la provocation contrairement à Bellamy. Son rôle de dirigeant lui impose une tenue et un sang-froid que Bellamy n'a pas (ce qui rejoint à nouveau l'article d'Izzy sur le fait que Bellamy agit par les sentiments). Par la suite, on constate qu'il instaure une politique interne de "ne faisons confiance à personne". L'intrigue de l'épisode est lancée avec les paroles de Monty "Nous devons espionner notre propre peuple?".
Le confrontement entre Pike et Kane annonce tout autant la suite. Kane demande à Pike de se rendre pour faire stopper le blocus (oui, il a déjà retourné sa chemise). Selon lui, c'est "the right thing" ("le bon choix"), à quoi Pike répond en rappelant le souvenir encore chaud de Finn. Sous le coeur meurtri de Kane, Pike rappelle avec véhémence et éloquence qu'il a livré une vie qu'il avait juré de protéger aux grounders et que ces derniers ont répondu comme ils l'ont toujours fait, en les trahissant. Pour Pike, le seul moyen d'arrêter cette guerre est d'affronter les grounders jusqu'à ce qu'ils ne leur répondent plus. La loi du plus puissant, en somme. Kane lance le mot qu'il y a sur toutes les lèvres :
"Tu deviens un dictateur, Charles"
Malheureusement, Pike croit qu'être le chancelier rend sa cause tout à fait honorable "Je ne fais rien de plus, rien de moins que nécessaire". Chacun opine, entre Pike et Kane, pour dire que son camp défend les valeurs les plus justes.
Lors du jugement de Kane, le jeu de caméra est juste parfait, tournant autour des deux protagonistes (franchement, j'ai adoré l'ambiance donnée et l'aura des deux acteurs, Micheal Beach - Pike - et Henry Ian Cusick - Kane-). Le discours de Kane est très juste, il dit à Pike de voir le monde comme il est, non comme il était ou qu'on veut qu'il soit. De l'autre côté. Pike assure que s'il pensait que s'allier aux grounders était la solution il le ferait, mais dans le cas présent, ça ne l'est pas. (le regard de Bellamy se portant de son ancien mentor, Kane, qui est assis, à Pike, son présent mentor, qui est debout, est juste parfait - Bonjour, appelez-moi Surinterprétation!). Il conclut sur
"Nous sommes en guerre. Les crimes contre notre leader ne peuvent être tolérés"
Bellamy, déboussolé, demande: "Kane meurt pour être un exemple?", ce à quoi Pike réplique
" Les actions de Kane ont mis tout le camp, les vies de tout le monde, en danger aujourd'hui. Il nous coûtent des vies, à cause de zèle malavisée, pour calmer notre ennemi, des gens que tu connaissais, ton ami est mort à cause de lui. Est-ce que j'en fais un exemple? Tu as raison, et j'espère que cette exécution fera comprendre aux gens qu'un leader a besoin d'être en vie."
(et le moment le plus épique, où Micheal Beach est une tuerie)
"Tu comprends ça?" (" Do you understand that?")
(Qui a envie de le trucider après son "Bon garçon"? Levez la main, faîtes pas les timides.) En attendant, Kane a déjà prouvé qu'il était prêt à mourir pour son peuple, j'attends de voir pour Pike, parce que pour l'instant, ces actes nous prouvent le contraire. On peut dire à partir de là que Pike n'a plus pour objectif son idéologie de protéger son peuple, ça va même au de-là, il est prêt à tout pour exercer sa vengeance.
Bellamy, ah, Bellamy! Sans conteste, mon chouchou avec Murphy et Monty. Si pour beaucoup, le changement radical de Bellamy a été un vrai choc et une étape dure, je peux affirmer que ça a été aussi mon cas. Je comprends tout à fait le processus interne effectué en Bellamy, ainsi que les enjeux scénaristiques, mais je me sens trahie, et un peu déçue quand j'y repense. Cependant, il est très important que Bellamy en passe par là, et c'est ce qui nous fait l'aimer davantage.
![]() |
© CW - The 100 |
Dans la première scène, on voit Bellamy au poste de garde où Pike, la mère de Monty et Bellamy comprennent qu'un blocus s'est installé - deux grounders approchent du camp. Les "Talk", "Why?", "Welcome to the war against the Skaikru", de Bellamy, avec sa voix suave (oui, c'est le cas, j'en ai des frissons quand je réécoute ce passage, où il a le regard droit et une sorte de distance malaisante dans le ton), annonce ce que tout le monde pense : Les Skaikru sont en guerre! La venue des grounders au camp
"Choose the side that's best for your people" - Grounder
"I do that every day" - Bellamy
Bellamy endosse de grandes responsabilités données par Pike. Parmi elles, il arrête le traître Sinclair. Lors de l'interrogatoire, Pike essaie d'être persuasif. Le "Passe-moi ton pistolet" adressé à Bellamy surprend ce dernier, mais il s'exécute. Il y a un moment de doute quant à ce que va faire Pike avec le pistolet (il écrase le micro des espions). Deuxième choc dans le regard de Bellamy quand Pike parle que sur l'Arche, les traîtres on les éjectait "mais nous ne sommes pas sur l'Arche".
La scène tant attendue de l'épisode: Kane tente de convaincre Bellamy qu'il est sur la mauvaise voie, que ce que fait Pike n'est pas la solution, il lui fait comprendre qu'espionner ses amis lui paraît facile alors que ça ne devrait pas l'être. Bellamy ne visualise que la menace extérieure sour la forme des grounders, cependant, a contrario Kane ne voit que celle de l'intérieur ("Pike nous monte les uns contre les autres"). Bellamy dit à Kane "Fais le bon choix" ("Do the right thing"), ce qui rappelle les paroles de Kane à Pike. Kane répond que c'est ce qu'il fait, Bellamy l'accuse que tout est de sa faute, si Monroe est morte mais Kane retourne la situation en lui disant que Sinclair sera certainement le prochain à mourir. A nouveau, on voit l'incompréhension de Bellamy qui ne voit pas les choses de cette façon. Kane explique que la situation (la moitié derrière les barreaux, l'autre mourrant de faim) va se retourner contre Pike et qu'il va subir une rébellion. Le plan de Pike (parce que "Pike has a plan") est toujours de se battre contre les grounders. Kane lui demande "J'espère que tu te joindras à moi" (oui, oui, fais le Bellamour!) mais le "choisis le bon camp" ne convainc pas Bellamy.
Après avoir bien posé son statut dans le camp de Pike, Bellamy arrête Kane. Il subit alors un interrogatoire comme Sinclair, et Pike pose une sentence de mort, ce qui affecte tout autant Bellamy que Kane (bein ouais, quand on apprend qu'on va mourir, on n'a pas une réaction très top). Le jeu d'acteur de Bob Morley à ce moment est juste parfait : les yeux humidifiés, le choc de la nouvelle sur le visage, l'hésitation qui se lit, la recherche de réponse dans le regard de Kane, et enfin, son détournement de regard pour se cacher derrière sa main (genre "pourquoi je suis con?") et enfin la première question intelligente de Bellamy de la saison "Monsieur, sommes-nous réellement en train de tuer notre propre peuple maintenant?" avec le degré de réalisation de la situation qu'il faut.
Bellamy, plus confus que jamais, ne sait plus où trouver la vérité/la solution. La musique qui accompagne ce final est excellente (Remains de Algiers). L'épisode se conclut sur le magnifique "I do it everyday" de Bellamy. Et c'est à partir de là que milliers de questions chamboulent nos esprits. Mais n'ayez pas trop d'espoir, Bob Morley nous a dit de ne pas en avoir sur Bellamy.
Après avoir bien posé son statut dans le camp de Pike, Bellamy arrête Kane. Il subit alors un interrogatoire comme Sinclair, et Pike pose une sentence de mort, ce qui affecte tout autant Bellamy que Kane (bein ouais, quand on apprend qu'on va mourir, on n'a pas une réaction très top). Le jeu d'acteur de Bob Morley à ce moment est juste parfait : les yeux humidifiés, le choc de la nouvelle sur le visage, l'hésitation qui se lit, la recherche de réponse dans le regard de Kane, et enfin, son détournement de regard pour se cacher derrière sa main (genre "pourquoi je suis con?") et enfin la première question intelligente de Bellamy de la saison "Monsieur, sommes-nous réellement en train de tuer notre propre peuple maintenant?" avec le degré de réalisation de la situation qu'il faut.
Bellamy, plus confus que jamais, ne sait plus où trouver la vérité/la solution. La musique qui accompagne ce final est excellente (Remains de Algiers). L'épisode se conclut sur le magnifique "I do it everyday" de Bellamy. Et c'est à partir de là que milliers de questions chamboulent nos esprits. Mais n'ayez pas trop d'espoir, Bob Morley nous a dit de ne pas en avoir sur Bellamy.
Monty est sans aucun doute l'un de mes personnages préférés. Bien trop sous-estimé et oublié, et alors que Jasper montait au devant de la scène pendant la saison 2, Monty, quant à lui, a toujours été présent, mais surtout en tant que faire-valloir. Je suis donc contente que son personnage soit plus présent et s'impose. A aucun moment, je n'ai été déçue par Monty, au contraire, il a toujours fait preuve d'intelligence et de patience. Malheureusement, il s'est retrouvé entre deux feux cette saison. Entre son amitié avec Jasper mise en péril par la puérilité de ce dernier, sa fidélité envers Clarke et Bellamy et ses retrouvailles avec sa mère, il ne sait plus où il en est. Il est tout naturellement du côté de sa mère, ce qu'on ne peut critiquer. Après tout, il a appris que son père était mort et il a encore sa mère, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde.
Tout au long de l'épisode, on retrouve un Monty en proie aux doutes. Il est continuellement en train de se demander si ce qu'il fait est juste. Sa mère, bras droit de Pike, sert de canaliseur : alors que Monty se sent coupable de trahir ses amis, sa mère le raisonne : "Tu fais la bonne chose". C'est là qu'on voit que ses paroles ne sont pas les siennes puisque ce sont les paroles que Kane a dit à Pike et que Pike ne cesse de répéter. On peut supposer que sa motivation est la peur, et qu'à cause de ça, elle écoute un dirigeant qui comme avec Bellamy lui offre la possibilité d'un meilleur avenir. Elle ne souhaite que la sécurité de son fils, dernière personne qu'il lui reste.
"Si une chose t'aide à survivre, c'est que c'est la bonne chose. Pike m'a enseigné ça, il nous l'a enseigné à tous" - Mère de Monty.
Monty ne peut faire que confiance à sa mère puisqu'elle reste la femme qui l'a élevé et qu'il l'aime. Il incline la tête, et regarde la main de sa mère dans la sienne. Comment pourrait-elle avoir tord? C'est sa mère après tout. (nb: Monty n'a rien à voir avec Clarke. Clarke est fière et indépendante, et elle a subi l'une des pires trahisons de sa vie par sa mère. Rappelez-vous que jusque là, elle lui confiait sa vie, elle avait confiance, et pensait que tout ce qu'elle faisait était juste, jusqu'à ce qu'elle apprenne la vérité, ce qui l'a obligé à grandir, changer sa pensée et l'adapter).
Ensuite, la relation Bellamy-Monty est aussi mis en avant, puisque Monty se repose sur lui pour accepter que ses choix sont justes. Lorsque Monty dénonce Miller et Harper à Bellamy, c'est une preuve de la confiance de Monty en le jugement de Bellamy. La mère de Monty arrive et demande qui sont les traîtres, Bellamy répond qu'ils ne savent pas. A ce moment, on voit que Monty doit choisir un camp, et on remarque aussi, comme l'a habilement fait remarqué Izzy dans son article, que Bellamy inspire à ce que les gens le suivent. Monty choisit donc le suivre contre sa mère. On constate également que la mère doute d'eux. Ce final prouve que les frontières entre les camps sont floues. En dépit de tout, de l'amour qu'il porte à sa mère, Monty se repose intégralement sur Bellamy.
Ensuite, la relation Bellamy-Monty est aussi mis en avant, puisque Monty se repose sur lui pour accepter que ses choix sont justes. Lorsque Monty dénonce Miller et Harper à Bellamy, c'est une preuve de la confiance de Monty en le jugement de Bellamy. La mère de Monty arrive et demande qui sont les traîtres, Bellamy répond qu'ils ne savent pas. A ce moment, on voit que Monty doit choisir un camp, et on remarque aussi, comme l'a habilement fait remarqué Izzy dans son article, que Bellamy inspire à ce que les gens le suivent. Monty choisit donc le suivre contre sa mère. On constate également que la mère doute d'eux. Ce final prouve que les frontières entre les camps sont floues. En dépit de tout, de l'amour qu'il porte à sa mère, Monty se repose intégralement sur Bellamy.
Kane s'est hissé au rang de personnage modèle, qu'on admire, qu'on respecte et qu'on aime. Si au début de la série, ses choix ne faisaient pas l'unanimité, à présent, contrairement à Jaha, on serait prêt à le suivre les yeux fermés. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde dans la série. C'est bien là le problème (même si politiquement, c'est plus juste) puisque Pike s'est installé comme son ennemi et a pris sous son aile Bellamy, en qui Kane avait commencé à se reposer.
La première apparition de Kane suit la phrase de Pike "Les murs ont des oreilles", ce qui prouve que c'est effectivement le cas, puisque Kane, Miller et Harper les espionnent. Ils apprennent que le conflit avec les grounders pourrait être réglé en livrant Pike. Si l'idée paraît intéressante, Kane refuse en appuyant sur le fait que
"C'est un meurtre, et une trahison, et ce n'est pas ce que nous sommes"
à quoi répond Miller "Peut-être que c'est ce que nous devrions être". On constate que les trois compères échangent un regard qui laisse penser que l'idée est très alléchante. Le "Pas encore" de Kane les stoppe néanmoins. Cependant, on ne peut que suggérer que cette réflexion va engendrer une toute nouvelle façon de penser. S'ils ne sont pas encore prêts à s'entretuer, par la suite, la situation peut évoluer.
Une guerre du plus malin se déclare entre Kane et Pike puisque l'un espionne l'autre, et l'autre use de ça pour le piéger. Alors qu'on pense Kane pris à son propre jeu, on réalise rapidement qu'il avait toute sa place à la tête de l'Arche, puisqu'il envoie Sinclair comme cheval de Troie. Tandis que Sinclair et Lincoln servent de diversion et provoque une révolte dans la prison, Kane en profite pour bâcler ses valeurs en capturant Pike, après que celui-ci lui ait dit "Tu agis contre ton peuple".
![]() |
© June |
Quand Bellamy est mis au courant du kidnapping de Pike par Monty, celui-ci accourt à la sortie. Si plus tôt dans l'épisode, Kane avait tenté de convaincre Bellamy de le rejoindre, et qu'il avait refusé catégoriquement, cette scène entre eux est intense. Je l'appelle la scène de l'écrasement. Kane arrive au portail en jeep, Pike attaché dans le coffre. Même si les limites ont été très largement dépassées, on espère que son plan va réussir. Puis, on voit Bellamy qui se tient devant le portail (là, j'ai crié "écrase, écrase, écrase!" avec puissance, tant que je me suis aperçue que je ne valait pas mieux que Pike ou Kane). L'échange de regard entre Kane et Bellamy est puissant : qui cèdera? (Le "j'aurai dû te tuer moi-même" montre qu'il n'est plus si objectif que ça, le petit Pike). Si Kane abandonne à ce moment, (mais on ne peut être sûr : ) c'est qu'il comprend d'un côté qu'il était prêt à rogner ses valeurs, d'un autre côté, il ne pouvait écraser Bellamy qui est comme un fils pour lui, ni même le décevoir, parce que Bellamy prendrait ça comme une énième trahison. Kane se fait arrêter par Bellamy.
Après que Pike annonce qu'il le condamne à mort, Kane retourne en cellule. Les regards désespérés des personnes en cellule montrent que leur espoir résidait en Kane.
Ne nions pas que Miller a, depuis le début de la série, eu un second rôle à peine traité. Certains seront comme moi à oublier parfois son nom, et d'autres seront comme Izzy à parler de lui comme si une saison entière lui avait été consacrée. Bref! Miller fait partie de ceux qui font le background de l'histoire mais dont on se préoccupait peu. Dans cet épisode, il a le droit à son heure de gloire. Comme les personnages principaux manquaient à l'appel dans l'épisode (Abby n'étant pas présente; Clarke, Murphy et Octavia à Polis), il fallait des alliés à Kane. Personnellement, je prie cieux et enfers pour que Miller prenne du gallon et montre la marche comme Raven et Murphy avant lui.
Ici, on le découvre aux côtés de Kane et de Harper (un autre second rôle). Il est traité en égal par Kane, et le premier échange est sur ce qui doit être fait quant à Pike: le livre-t-on ou non? Alors que Kane exclut totalement cette idée, Miller répond à cela que c'est peut-être la solution (voir dans la partie sur Kane).
Un autre côté très important de l'épisode lié à Miller est son couple avec Bryan (un garde comme lui) : on assiste à une scène entièrement de personnages secondaires et elle est décisive. Ce couple mignon à croquer se dispute sur la politique du camp (oui, on peut voir que même dans les séries, c'est le cas). Miller n'est pas pour Pike, tandis que Bryan lui dit de "soutenir [son] chancelier". On découvre ensuite que Bryan l'a à son tour trahi en plaçant un micro sur Nate. On voit qu'il a des remord de l'avoir trahi. L'échange que le copain de Miller a avec Bellamy : "C'est pour le protéger", à quoi il répond
"La seule personne dont il doit être protégé, c'est de moi"
La trahison subie par Miller (même s'il l'ignore) permet d'établir une réflexion sur les choix des personnages, ainsi que l'avenir du camp. Ce passage sert aussi beaucoup à Monty, qui est encore confu.
![]() |
© CW - The 100 |
Soyons tous rassurés, tous les personnages ne sont pas passés du camp de Pike. La fidélité de Sinclair fait même chaud au coeur, car on connaît bien ses rapports avec nombres de personnages principaux (Abby, Raven, Monty, etc.) et cela nous briserait le coeur qu'il se lève un matin et décide de suivre Pike sans un mot.
C'est donc avec plaisir qu'on le retrouve dans cet épisode où il prend une part importante de l'action (personnages secondaires power!). Il n'hésite pas à accepter d'aider Kane quand il lui demande, à se faire arrêter par Bellamy pour les besoins de la cause, et à jouer double-jeu chaque fois que la situation le demande. Embarqué dans un plan dont il ne contrôle que sa partie, il n'hésite pas à se laisser guider. Ce n'est pas la tête pensante, bien que ses capacités cognitives ne soient pas mises en doute, mais un soldat à la solde de Kane. Il sert à la fois de distraction, de cheval de Troie et de messager de Kane à Lincoln. Un véritable allié!
Raven nous était présentée sous tous les côtés, du meilleur d'elle-même au pitoyable, mais à chaque épreuve, elle incarnait la force féminine et battante, et avec elle, on gardait l'espoir. Elle a su s'imposer dans les coeurs de chacun et prouver qu'on peut être badass sans être l'héroïne. Cela avait donc été un choc brutal, bien que compréhensible, quand on connait son scepticisme, quand elle a pris la pilule de Jaha. Terminus : City of Lights!
Dans cet épisode, Raven est devenue complice de Jaha et A.L.I.E., prônant le bien fait de la puce, mais aussi servant de soldat (si on peut dire ça comme ça) au service de la technologie qu'est A.L.I.E. Sa mission : récupérer la puce confisquée par Abby (qu'on ne voit pas de l'épisode) puis par Pike. Pour ce faire, l'aide de Jasper est réclamée, ce qui, une pierre deux coups, permet de le rallier par la même occasion à la cause.
En cherchant la puce dans le bureau de Pike, Jasper commence à parler de Finn en essayant de capter une attention particulière chez Raven, il lui rappelle la mort de Finn, mais Raven refuse d'écouter.
"C'est cool que tu ne te souviennes pas des mauvaises choses, c'est ce que j'aimerai oublier. Si je pouvais juste me souvenir des bonnes choses..."
En mentionnant le collier de Finn, on comprend alors que Raven ne se souvient ni du mauvais du bon. Tout souvenir lié à Finn a disparu.
C'est alors qu'un chamboulement psychologique se passe : sur le visage de Raven, on voit défiler l'incompréhension, l'effort pour se rappeler, une soudaine et incompréhensible tristesse ce qui fait réagir A.L.I.E. "Ce n'est pas important maintenant", heureusement, Raven ne se laisse pas manipuler par l'A.I. et tente de reprendre le contrôle de son esprit. On s'aperçoit alors que ne pas se souvenir lui fait peut-être plus mal que de s'en souvenir.
Elle prend la meilleure décision qui ait été prise depuis ce début de saison, elle part sans la puce, comprenant qu'elle est liée à quelque chose de mauvais.
Elle prend la meilleure décision qui ait été prise depuis ce début de saison, elle part sans la puce, comprenant qu'elle est liée à quelque chose de mauvais.
Jasper, qui depuis le début de la saison est complètement désorienté et mérite certainement quelques centaines de baffes, stagne au même stade de poivrot à la recherche de la moindre goutte d'alcool. Malheureusement, à cause de l'embargo, les vivres sont rationnés et il ne peut donc pas consommer d'alcool.
Raven vient à sa rencontre lui demandant de l'aide. Intéressé par la puce, il accepte. Ces capacités qu'il avait sur l'Arche sont mises en avant (ce qui donne un peu de fraîcheur, car on a tendance à oublier qu'avant ils savaient tous faire quelque chose), mais on retrouve surtout des souvenirs liés à la relation Jasper-Monty. C'est grâce à ce retour dans le passé que Raven (ou plutôt A.L.I.E.) espère trouver le code qui mène au bureau de Pike où est cachée la puce.
Jasper garde néanmoins son but en tête : récupérer la puce pour oublier les moments difficiles. Il veut être le premier à essayer la puce, parce que comme il ne cesse de le répéter, la douleur de se souvenir est trop insupportable. En essayant de comprendre les effets de la puce, il remarque que Raven ne réagit pas à la mention de Finn. C'est alors que son approche diffère et il tente de la faire réagir en lui parlant de Finn. Son rôle de rédempteur est limité, mais nettement suffisant. Il sert de miroir à Raven. Tous deux ont souffert d'une perte dont ils ont souffert chaque seconde depuis, et pouvoir s'appuyer l'un sur l'autre permet à Raven de reprendre les esprits (on peut le comparer à un parrain des Alcooliques Anonymes, si on veut - moi, je veux en tout cas).
Inexistante sans une personne pour communiquer avec elle, A.L.I.E. est très certainement le personnage le plus important de cette saison. Même si encore on ne le réalise pas, l'intrigue principale de la saison 3 tourne autour de religion, technologie et guerre nucléaire, chemins qui mènent chacun à notre belle intelligence artificielle.
Jaha, grand porte-parole de la City of Lights, ne lésigne pas sur les mots et les moyens pour décrire et convaincre de rejoindre A.L.I.E.. Sa fameuse phrase en début d'épisode "Plus il y aura de gens à la City of Lights, plus A..L.I.E. sera puissante" ne laisse rien présager de bon. On aura tendance à y voir quelque chose de plutôt mauvais, mais la vérité est qu'on ignore les intentions de l'I.A.. Même Jaha ne semble préoccupé par ce détail.
Tout au long de l'épisode, on voit A.L.I.E. aux côtés de Raven pour l'aider à récupérer son bien le plus précieux : la puce. On constate que sa présence cause de grande confusion dans la tête de Raven, et elle s'assure que cette dernière reste concentrer sur la tâche qu'on lui donné. Cependant, quand elle voit que Raven ne réagit plus à ces incitations, A.L.I.E. est en mode confusion : "mon dieu, on ne m'écoute plus, qu'est-ce que je vais faire de ma vie?" (prenez un accent merdique et pitoyable, vous résumerez ce qu'il y a dans ma tête).
"Le libre-arbitre et le consentement sont dans mon code"
Cette phrase d'A.L.I.E. à Jaha est une parfaite transition à la suite selon moi. On peut supposer que son désir de trouver la deuxième I.A. est peut-être intentionnée pour contourner son code ("je ne peux les outrepasser", elle dit, ce qui laisse penser qu'elle a déjà réfléchi à une solution). Le fait même que Raven résiste perturbe son code. Mais c'est là que Jaha s'interpose comme position de force "Moi je peux". Manipulation ou contrainte?
![]() |
© CW - The 100 |
Ne sont pas fous ceux qu'on pense. On constate que ceux qu'on catégorise "méchants" ou "gentils" seraient peut-être plus atteint de folie que Raven ou Jasper, puisque ces derniers réalisent où se cache la vérité. En attendant, Pike devient un concentré de folie à l'état pur prêt à exploser, Kane dément ses valeurs et risque la mort, et Bellamy commence une partie contre tout le monde.
Prions l'esprit du Commander!
Alex', AJI Team
Vous savez ce qui manque à ce site? Un bouton j'aime.
RépondreSupprimerParce que très franchement, tout à été dit! Je suis très surprise d'apprendre que certains n'ont pas aimé l'épisode, il est vraiment brillant, plein d'action psychologique, et on voit que c'est un tournant : Bellamy s’achète un cerveau (désolée, je suis méchante), Raven comprend qu'il y a une couille dans la City of Lights.
Toute l'intrigue sur les eux de pouvoirs à Arkadia est vraiment intéressante je trouve, surtout quand on est passionné d'Histoire : C'est un véritable miroir aux ombres de notre passé. Au fond, qui est Pike? un homme né bon, qui a vécu des expérience traumatisantes, et s'est trouvé un ennemi à éliminer, un coupable à tout ce qui va mal. En gros, Pike, c'est Hitler (Point Godwin : Check).
Je laisse ceux qui voudrons continuer l'analogie "Arkadia/WW2". Parce qu'il y a matière.
Je suis également ravie de voir plus de personnages secondaires dans cet épisode, les voir travailler ensemble, en savoir un peu plus sur eux, c'est vraiment adorable.
Excellent épisode, donc, et excellente analyse, bien joué. Je pourrais bien dire que ça manque de John Murphy tout ça, mais certains dirons que je fais une fixette...
Je suis contente que cet épisode t'ai plu, et davantage que tu aies appréciée la critique faîte dessus. C'est effectivement une bonne idée de faire une comparaison quant aux guerres du 20° siècle, mais je pense sincèrement qu'on est forcé de copier le passé dans la fiction afin qu'un message soit transmis, et surtout,que cela paraisse plus ou moins crédible.
SupprimerMerci de nous faire des commentaires aussi construits,ça ravie nos coeurs d'internautes :3
Bien à toi,
Alex'.